Objectif zéro pesticide dans nos villes et villages du Luberon
Projecteur sur… Cabrières d’Aigues
La commune de Cabrières d’Aigues est engagée avec le Parc du Luberon dans l’opération « objectif zéro pesticide ». Elle vient de réaliser avec l’aide du Parc du Luberon un plan de désherbage alternatif qui lui permettra de passer à « zéro pesticide ».
Supprimons le désherbage chimique dans notre village
En milieu urbain, les désherbants appliqués sur des surfaces imperméables, comme les rues et les trottoirs, sont massivement entrainés vers les cours d’eau dès les premières pluies. Ils engendrent ainsi une pollution des rivières et des nappes phréatiques.
Les conséquences environnementales sont les suivantes : en France en 2012, 89% des rivières et 71% des eaux souterraines étaient contaminées par les pesticides. Au niveau de notre région, près de 100 molécules différentes de produits phytosanitaires ont été identifiées dans nos cours d’eau dont une majorité d’herbicides comme le glyphosate.
Evolution du contexte réglementaire
L’arrêté du 27 juin 2011 interdit l’utilisation des pesticides les plus dangereux pour la santé dans les lieux comme les crèches, les écoles ou les aires de jeux et tout lieu public habituellement fréquenté par des personnes vulnérables.
La loi du 6 février 2014 interdira, à compter du 1er janvier 2017, l’utilisation des produits phytosanitaires comme les désherbants, pour l’entretien de la voirie, des espaces verts et des forêts.
La réalisation d’un plan de désherbage alternatif
Sans attendre l’échéance réglementaire du 1er janvier 2017, la commune de Cabrières d’Aigues a déjà fortement limité l’usage des désherbants pour l’entretien de la commune. Afin de conforter cette démarche, la commune est actuellement accompagnée par le Parc naturel régional du Luberon et le bureau d’étude DDPAEV environnement dans la réalisation d’une étude appelée « plan de désherbage alternatif ».
L’objectif est d’identifier, de mesurer et de classer les zones à désherber, selon le risque de ruissellement et de pollution des eaux, afin d’adapter les méthodes d’entretien en conséquence. Cette étude permettra à la commune d’obtenir 80% d’aide auprès de l’Agence de l’Eau, pour l’achat de matériel alternatif à l’usage de désherbants.
Les solutions alternatives
En remplacement des désherbants, les agents communaux utiliseront des outils mécaniques ou manuels, mais également des désherbeurs thermiques à gaz pour entretenir le centre-ville et le cimetière. Pour les massifs, des plantes couvre-sol pourront être mises en place. Bien adaptées au climat de notre région, les plantes couvre-sol nécessitent moins de traitement et moins d’arrosage. Citons le pourpier, les cistes ou la sauge. Du paillage peut également être mis en place sur les massifs. Il permet, en couvrant le sol, de limiter le développement des herbes spontanées et de faciliter l’entretien des massifs.
Bien entendu, la population a également son rôle à jouer dans la réussite de cette opération en acceptant davantage la présence d’herbes spontanées dans les places et les rues du village ou dans le cimetière. Une herbe n’est pas mauvaise en soi, c’est plutôt à notre regard d’évoluer.